Venus assister à leurs procès, des journalistes de la télévision Nesma TV ont évité de justesse d’être lynchés.
Malgré les menaces de mort dont ils ont fait l’objet, aucune mesure de protection fiable n’a été apportée aux journalistes qui furent agressés à la sortie du
palais de justice par une foule composée essentiellement d’intégristes salafistes. Nabil Karoui ainsi que deux de ses employés sont accusés «d'atteinte aux bonnes mœurs, aux valeurs du
sacré et de trouble à l'ordre public» après la projection le 7 octobre 2011 du film franco-iranien Persepolis, jugé par la partie plaignante «blasphématoire à l'égard de la foi musulmane».
Au moment où se déroule le procès, des centaines de salafistes se sont regroupés devant le palais de justice brandissant des drapeaux noirs et des pancartes et lançant des slogans à
l’encontre des journalistes. A leur sortie, les journalistes de Nesma TV furent agressés physiquement par la foule. Le directeur général de la télévision Nabil Karoui, Abdelhalim Messaoudi
et Ziéd Krichen ont été malmenés par des barbus. Ils furent injuriés et ont essuyé des crachats, coups de poings et de pied. Un «barbu» s’est permis le luxe de donner un fulgurant coup de
tête à un journaliste. Ce qui est vraiment étonnant, c’est l’absence des services de sécurité qui n’ont pris aucune mesure de protection pour les journalistes en question. Devant les
menaces de mort dont ils ont fait l’objet, les forces de sécurité devraient sécuriser l’entrée et la sortie des journalistes au palais de justice. Malheureusement, rien n’a été fait en ce
sens, les journalistes étaient pris au piège au milieu d’une foule de «barbus» excités et ont échappé miraculeusement aux lynchages.