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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 23:09

Contrairement à ce qu’espéraient le conseil militaire et les milliers d’Egyptiens, Mohamed Morsi n’a pas demandé aux manifestants de la place Tahrir de lever le sit-in. Bien au contraire, le nouveau Président a mis en garde, l’armée et l’ensemble des forces de sécurité que désormais, il n’y aurait plus en Egypte d’autorité plus forte que l’autorité de peuple. «A partir d’aujourd’hui, il n’y aurait plus en Egypte une autorité plus forte que celle de l’autorité du peuple», a-t-il lancé.

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Devant des dizaines de milliers de partisans en liesse, réunis sur la place Tahrir du Caire, le premier Président islamiste et civil de l’Egypte moderne a promis de se battre pour conserver son autorité, et a prêté serment de façon symbolique vendredi, la veille de son investiture officielle. Le discours fort de Mohammed Morsi, a pris des airs d’acte de défi, alors qu’il se prépare à entrer dans une lutte de pouvoir avec les généraux qui se sont attribué la plupart des prérogatives présidentielles quelques jours avant l’annonce des résultats de l’élection. «Je réaffirme que je n’abandonnerai aucun des pouvoirs présidentiels. Je ne peux me permettre de le faire. Je n’ai pas le droit de le faire», a dit M. Morsi, sous les cris de la foule. «Vous êtes la source de ma légitimité, et tous les autres qui pourraient être protégés par quelqu’un d’autre vont perdre», a-t-il ajouté. Il s’est aussi attardé à certaines demandes populaires, en promettant notamment de travailler à la libération d’Omar Abdel-Rahman, un religieux aveugle emprisonné aux Etats-Unis pour avoir participé à un complot terroriste à New York dans les années 1990. Il a aussi promis de faire libérer les manifestants égyptiens, accusés par la justice militaire. «Je ferai de mon mieux pour libérer tous les détenus, dont le docteur Omar Abdel-Rahman», a dit M. Morsi, en montrant du doigt un groupe de manifestants qui brandissaient un portrait du détenu. Les partisans de sa libération estiment qu’il devrait être rapatrié en Egypte pour des motifs humanitaires. «Je m’adresse devant vous aux forces armées, à la police et à l’ensemble des services de sécurité, qu’à partir d’aujourd’hui, il n’y aurait plus en Egypte une autorité plus forte que celle de l’autorité du peuple», a-t-il lancé. «La révolution continue avec un Président élu qui mène le navire de la nation et dirige la révolution», a-t-il indiqué. Il s’est adressé à la foule d’une voix forte, entouré par plusieurs gardes de sécurité. A un certain moment, il a ouvert sa veste pour montrer qu’il ne portait pas de gilet pare-balles, en affirmant qu’il ne craignait personne «sauf Dieu». Ironiquement, son discours a marqué le retour de la Garde républicaine sur l’emblématique place Tahrir, un événement rare depuis que les forces de sécurité évitent la place pour ne pas provoquer d’affrontement avec les manifestants, en colère contre la présence militaire dans les rues. Plusieurs manifestants ont appelé le nouveau Président à prêter serment sur la place Tahrir, épicentre du soulèvement populaire qui a mené à la chute de Moubarak. Mohammed Morsi devait officiellement prêter serment samedi devant la Cour constitutionnelle. «Nous demandons au président de la République de prêter serment parmi nous», a lancé un orateur à la foule avant l’arrivée de M. Morsi. «A partir de maintenant, nous faisons nos demandes au président de la République, non au conseil militaire. Le conseil militaire ne gouverne plus l’Egypte», a-t-il affirmé. M. Morsi a accédé à leur demande en prononçant les mots du serment d’investiture. Plusieurs manifestants scandaient : «Nous t’aimons Morsi» et «Maréchal, dites la vérité, Morsi est votre Président», en référence au Maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées. Une fois le Président s’est retiré  de la tribune, plusieurs islamistes dont Rached Al-Ghanouchi, chef du parti islamiste Ennahda l’ont suivi. Quand aux milliers de manifestants de la place «Tahrir», ils continuent leur sit-in jusqu’à l’annulation des décisions relatives à la dissolution du Parlement égyptien.

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