Photo : L’anarchie des années 1990, c’est finie.
Le représentant du Conseil national de transition a été reçu en grande pompe à la Ligue arabe. Au cours de la réunion ministérielle tenue au Caire, les représentants des pays membres de la Ligue arabe se sont levés en bloc dans la salle pour ovationner et applaudir longuement Mahmoud Djibril, le Premier ministre du CNT.
Ne s’arrêtant pas là, la Ligue arabe a même demandé à l’ONU d’accepter en tant que membre permanent, le représentant du Conseil de transition. Il est de même pour le Conseil de sécurité où la Ligue arabe est intervenue demandant la main levée immédiate sur les fonds, les biens et les avoirs qui appartiennent à l’Etat libyen. La façon par laquelle la Ligue arabe gère le dossier Libyen a laissé perplexe l’ensemble de la classe politique dans le monde. Par son comportement, la Ligue arabe incite les peuples du Monde arabe aux soulèvements et à la rébellion. Sinon comment expliqué que des membres d’une rébellion sont reconnus manu militari en tant que membre permanent sans qu’au préalable ils soient légitimés au moins par le peuple de leur pays. A ce sujet, l’Union africaine a refusé de reconnaître le CNT, invitant les deux parties à cesser la violence et à ouvrir des négociations directes pour trouver une issue politique à ce conflit. Dans son allocution devant les membres de la Ligue arabe, Mahmoud Djibril a demandé aux pays arabes d’aider la Libye à retrouver la sécurité, appuyant indirectement la décision de l’UA. De son côté, le président du CNT a déclaré être favorable à une mission des forces de sécurité arabe pour instaurer la paix et la sécurité sur le territoire Libyen. «Nous ne pouvons reconnaitre un groupe armé alors que les combats se poursuivent», a indiqué un membre de l’organisation africaine
En tenue militaire et à travers une conférence de presse organisée à Tripoli, le chef islamiste Abdelhakim Belhadj a déclaré officiellement la libération de la capitale libyenne par les «révolutionnaires».
Cette annonce a soulevé les cris d’«Allah Ou Akbar» dans la salle. Abdelhakim Belhadj a indiqué qu’à partir de ce jour, l’ensemble des groupes armés sont désormais sous le seul
commandement du Conseil militaire de Tripoli. Abdelhakim Belhadj, alias Abou Abdellah Assadak, est né en 1966 en Libye. Ingénieur de formation, il a rejoint les groupes armés en
Afghanistan, Tchétchénie et en Irak. Il a été actif au sein du groupe islamique des combattants en Libye. En 1980, il a combattu les Soviétiques lors de la guerre d’Afghanistan. Il a
par la suite vécu successivement au Pakistan, en Turquie et au Soudan. Arrêté en 2004, il est interrogé par la CIA en Thaïlande puis remis aux autorités libyennes. Il a fait partie d'un
groupe de 170 islamistes libérés à l'instigation de Sif Al Islam Kadhafi dans le cadre d'un accord avec le groupe islamique combattant en Libye. Lors de l’insurrection en Libye, il a
réussi rapidement à s’imposer comme chef militaire pour diriger des combattants insurgés. Abdelhakim Belhadj a mené les combats à Djebel Nefoussa avant de rentrer avec les combattants à
Tripoli. L’émir du Groupe islamique des combattants libyens (GICL) est le premier à être entré à Bab-Razzia. Les islamistes de Libye sont accusés d’avoir assassiné le général
Abdelfattah Younes, fin juillet 2011. La prise en main de l’armée libyenne par les islamistes a été attendue et n’était pas une surprise. Le président du Conseil national n’a pas pu se
rendre pour l’instant dans la capitale libyenne, craignant l’insécurité. Mustapha Abdeljalil n’est pas seulement menacé par les partisans de Kadhafi mais également par ceux qui ont
assassiné le général Abdelfattah, selon des sources proches du CNT